ONDE



Des méandres lugubres d’un monde qui n’est plus, ils ne sont plus rien.


Les cris acérés exultent de leurs deux misérables crânes.

Leurs corps devenus réceptacles de douleur se laissent marteler encore et encore.

Enclumes de désespoir.

Ils prennent une teinte sépulcrale et deviennent abstraction humaine.

Désarticulés, ils gisent côte à côte dans la flaque noire de leur coeur qui s’est répandu ce soir sur la terre froide et boueuse.

Leurs âmes n’ont pu demeurer.

Elles se sont exilées dans le liquide saumâtre.

Perdues dans un temps de tourment et d’oraisons funèbres.

Macabre voyage constellé d’éclaboussures du suaire de mort.

Les âmes rompues, abruties recherchent les brisures de peau éclatée.


La flaque n’est plus.

La terre s’est imprégnée du fluide et s’en est nourrie.

Les âmes effleurent les chairs nouvelles et leur souffle les transcendes.

Laissant là les deux mues accrochées au rebord du monde.


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